Le SMABACAB installe son assemblee.
Lundi 17 août 2020, le SMABACAB se réunissait à la maison de l’eau de Saint-Fraigne pour installer son assemblée délibérante : le comité syndical. En extérieur et dans le respect des consignes sanitaires, les 5 communautés de communes (Cœur de Charente, Mellois en Poitou, Val de Charente, Rouillacais et Vals de Saintonge) étaient représentées par 36 élus sur 42 titulaires. Plus de la moitié de l’assemblée est renouvelée dans ce nouveau mandat, « une chance pour notre syndicat, qui a besoin d’un mélange d’expérience mais aussi de vision nouvelle sur les milieux aquatiques » se réjouissait Franck BONNET, Président en exercice et candidat à sa succession.
Lors de l’élection du Président, Franck BONNET a récolté 33 voies sur 36 votants et l’assemblée a décidé de réduire à 4 le nombre de vice-Présidents au lieu de 5 auparavant. Il est d’ores et déjà possible de consulter la nouvelle assemblée sur notre site internet.
Lors de cette soirée, les différentes commissions statutaires ont été constituées et le syndicat a désigné les délégués qui siègeront aux différentes structures auxquelles le SMABACAB adhère.
Afin de donner les 1ères informations aux nouveaux élus sur la structure, une présentation du SMABACAB a été réalisée ; cette dernière a permis de rappeler que le syndicat emploie 7 personnes réparties entre des missions de direction, d’ingénierie et de conduite de travaux ; l’accent fut aussi mis sur le contexte du territoire de gestion, très porté vers le déficit en zones humides et l’évacuation de l’eau, pouvant entraîner comme en ce moment d’importants assèchements, ou en hiver des inondations sur certaines zones sensibles comme la commune d’Aigre.
La soirée s’est achevée par un moment convivial permettant d’échanger et de faire plus ample connaissance entre élus et personnel de la structure.
Revalorisation de zones humides par gestion environnementale
Le SMABACAB met en place une animation foncière sur différentes zones humides identifiées comme étant importantes pour la ressource en eau.
L’acquisition foncière est l’outil le plus performant pour pérenniser la gestion et les pratiques agricoles sur le long terme. L’objectif du SMABACAB est d’acquérir des parcelles ou portions de parcelles en zones humides difficiles à cultiver. Ces dernières seront immédiatement reproposées en fermage aux acteurs locaux (agriculteurs ou particuliers), en respectant certaines clauses environnementales. L’objectif est d’y installer une agriculture compatible à la présence d’eau prolongée sur ces terrains.
C’est dans ce cadre que le Syndicat est devenu propriétaire de 1,19 ha à proximité du lieu-dit de Marie sur la commune de Saint-Fraigne. Un appel à candidature a été diffusé à partir de fin mars. Une candidature a été retenue pour la signature d’un Bail Rural à Clauses Environnementales. Le nouveau fermier développera une agriculture compatible avec le caractère humide du secteur en accord avec le cahier des charges.
Le SMABACAB continue sa démarche d’acquisition foncière dans des périmètres prioritaires et continuera à diffuser des appels à candidature en fonction des futures acquisitions. N’hésitez pas à nous contacter pour toutes informations complémentaires.
La zone humide de Saint-Fraigne
Le site de la zone-humide de Saint-Fraigne se situe au coeur du territoire d’action du SMABACAB, sur le bassin versant de l’Aume.
Jusqu’au milieu du XXème siècle, la vallée de l’Aume était constituée essentiellement de marécages et de zones tourbeuses très régulièrement inondés par les débordements. La tourbe constituant le sous-sol a d’ailleurs été extraite à partir de fosses en plusieurs secteurs de la vallée. Les zones de marais étaient généralement utilisées comme pacages ou prairies de fauche, dans un contexte d’agriculture dominée par l’élevage.
Depuis la seconde guerre mondiale, les changements agricoles ont profondément modifié l’occupation du sol ; les prairies humides ont été remplacées par des grandes cultures à dominante céréalières favorisées par l’évolution de l’agriculture, intégrant amendements chimiques, mécanisation, remembrements, aménagements hydrauliques… Ce passé a eu des conséquences fortes sur les milieux naturels et plus précisément aquatiques : dégradation de la qualité de l’eau, assèchement du lit de la rivière, appauvrissement des écosystèmes…
Le site de la zone humide de Saint-Fraigne n’a pas été épargné par cette évolution. Secteur naturellement humide, il a été assaini et mis en culture après 1950 (maïs non irrigué principalement).
En 1996, face au constat alarmant de manque d’eau sur le territoire, le syndicat de rivière de l’époque (SIAHBAC) a piloté une action de concertation visant à restaurer une zone humide. Le site de Saint-Fraigne a été retenu, et les exploitants locaux ont mis en place des actions visant à réorienter l’agriculture pratiquée sur le site. Ainsi, la culture du maïs a été remplacée par des prairies de fauche, de pâturage, des jachères ou même des boisements.
Sur cette dynamique, le CEN Nouvelle-Aquitaine (auparavant CREN Poitou-Charente) s’est joint au projet, de sorte à piloter l’action foncière (achats, échanges, fermages…). Aujourd’hui propriétaire de près de 25 ha de terres sur le site, le CEN mène une gestion de mosaïque, de sorte à favoriser la biodiversité. Des études et inventaires sont aussi menés afin de mesurer l’évolution du milieu.
De son côté, le SMABACAB gère l’inondation de la zone humide par une gestion d’ouvrage sur le cours d’eau. Tout en garantissant la franchissabilité piscicole, il s’attache à ce que la zone soit inondée fréquemment et de façon prolongée. L’intérêt de la démarche est de jouer un rôle tampon lors des crues, de permettre la recharge des nappes, de favoriser l’auto-épuration de l’eau et enfin de valoriser les écosystèmes associés aux milieux humides.
Enfin, le SMABACAB et le CEN organisent régulièrement des animations sur ce site accessible toute l’année, afin de découvrir les milieux aquatiques et leurs particularités. Les zones humides ont un rôle essentiel dans l’équilibre des milieux aquatiques, le SMABACAB s’attache aujourd’hui à favoriser ces milieux en mettant en place une gestion à l’échelle de son territoire d’action.
Balade dans les marais de Saint-Fraigne
A l’occasion de la journée mondiale des zones humides et dans le cadre de l’évènement « le printemps de l’environnement », le SMABACAB proposait de découvrir les différentes facettes des milieux aquatiques lors d’une balade ouverte au grand public.
En effet, samedi 29 février, une trentaine de participants ont bravé la météo pour découvrir les zones humides qui entourent le bourg de Saint-Fraigne sur le bassin Aume-Couture. Ce fut l’occasion de découvrir la faune et la flore de ces milieux, ainsi que leur historique et leur fonctionnement. Lors d’une marche d’environ 5km, Chloé GISLOT et Julien BLANCANT, techniciens au SMABACAB, ont pu partager leur expérience et différentes notions pour animer l’événement. Leurs interventions se sont surtout déroulées autour de pupitres pédagogiques jalonnant le parcours, et lors de la projection du clip « Zones humides, zones utiles » venant clôturer la journée.
Les participants ont eu le plaisir de partager un goûter offert par le SMABACAB, qui permit de poursuivre les échanges de la journée.
Le programme du printemps de l’environnement de Saint-Fraigne se poursuivra le mardi 24 mars par la projection du film « Tout est possible » organisée par le SMABACAB et le SIAEP NOC (Syndicat Intercommunal d’Adduction d’Eau Potable Nord-Ouest Charente).
Vous trouverez ci-dessous la bande annonce
Bande annonce Tout est possible
Cette soirée sera suivie d’un débat animé par le CIVAM du Ruffécois, et se terminera par un moment convivial offert par le SMABACAB et le SIAEP Nord-Ouest Charente.
Les travaux de diversification des milieux aquatiques sur l'Auge
En février 2020 a débuté une tranche de travaux visant à diversifier les milieux aquatiques, entre le pont du Monac et les abords de Montaigon. Ces actions, font partie du programme de revalorisation de l’Auge repris en 2018 par le SMABACAB, et visent à améliorer la biodiversité de nos cours d’eau, homogénéisés par la main de l’Homme par le passé.
Ces travaux comptent une tranche prioritaire sur laquelle le SMABACAB est intervenu dans un premier temps, et une tranche secondaire, qui fut réalisée plus tardivement, en fonction des impératifs.
Plusieurs types d’actions ont été réalisées par les agents de la régie.
Réouverture du lit : La végétation (lorsqu’elle est présente), a tendance à subir un « palissage » de la part des riverains tentant de la contenir le long du lit. Cette technique d’entretien crée un véritable mur végétal sur les berges, empêchant la lumière d’accéder au lit de la rivière. De ce fait, la végétation aquatique ne peut se développer et le fond du cours d’eau perd en diversité d’habitats faunistiques notamment. L’intervention consistait donc à créer des ouvertures dans la ripisylve (d’environ 5 à 10 m), alternées entre les deux rives.
Diversification des écoulements et habitats : Les travaux de réouverture du lit a généré l’extraction d’une certaine quantité de végétation ligneuse, laquelle fut intégralement réutilisée de sorte à créer des petits ouvrages de diversification du milieu. Ainsi nous avons réalisé des déflecteurs végétaux, qui lorsque c’était justifié, furent accompagnés d’un retalutage de la berge. Cela permit de resserrer la largeur du lit, accélérant localement les écoulements, et amenant des caches pour la faune aquatique.
La gestion des embâcles : les embâcles sont des accumulations de végétaux tombés dans le lit du cours d’eau. Par le passé, leur gestion a souvent été radicale, consistant à leur enlèvement systématique. Cependant, la présence d’un embâcle peut être source de problèmes aux abords d’ouvrages, de routes ou de zones habitées, mais ils sont surtout les premiers piliers à la diversification des milieux aquatiques. Refuges pour beaucoup d’espèces, ils sont aussi source de nourriture pour d’autres. Leur présence génère aussi des variations de vitesses d’écoulements et de hauteurs d’eau, favorisant la diversité de nos rivières. Nos agents sont donc intervenus avec discernement. Formés à différencier un embâcle gênant d’un embâcle à conserver, ils sont aussi intervenus de sorte à en déplacer certains.
Des panneaux servant à expliquer et prévenir ces travaux ont été disposés sur le terrain durant toute la période d’intervention.
Les crues du mois de decembre
Le mois de décembre a été marqué par 2 importantes crues sur notre territoire, dont une décennale. Ces événements relativement forts nous rappellent à quel point la commune d’Aigre et ses alentours sont vulnérables. En effet, des débordements auraient pu atteindre des habitations si les pluies s’étaient prolongées, notamment aux alentours de Noël. Heureusement, la météo pluvieuse s’est arrêtée à temps à la fin du mois de décembre, et les astreintes mises en place par nos services ont permis la bonne gestion des barrages et embâcles.
Les paramètres tels que la météo ne pourront jamais être maîtrisés. Cependant, nous pouvons agir sur nos milieux et permettre de ralentir les écoulements. Il est aujourd’hui primordial de favoriser des débordements en amont sur des zones non habitées, pour protéger les secteurs tels que Aigre et Oradour situés en aval. Nous sommes conscients que ces orientations sont très ambitieuses, mais c’est à ce prix que le risque d’inondation pourra être réduit efficacement.
La crue de debut novembre
Lors du week-end du 1er novembre, de fortes précipitations ont généré une crue relativement brutale sur les bassins Aume-Couture, Auge et Bief, encore fortement asséchés 15 jours auparavant.
En effet, près de 80 mm de pluie en 3 jours ont entraîné une monté subite des eaux notamment sur l’amont de l’Aume-Couture (+1,5 m en 36 h au pont de Longré).
Pont de Longre
Dans le cadre de leurs missions, les agents du SMA BACAB ont consacré leur temps à gérer les barrages situés aux alentours d’Aigre, et ont aussi effectué un tour complet des ponts sur l’Aume-Couture, l’Auge et le Bief, de sorte à éviter une accumulation démesurée d’embâcles.
Sur la commune de Saint-Fraigne, quelques aménagements permettent l’expansion des crues sur les terrains annexes au cours d’eau, permettant un effet tampon certain, mais trop marginal face à ce type d’événement.
Il est donc crucial, pour anticiper le risque inondation sur Aigre et ses alentours notamment, d’aménager plus de champs d’expansion de crues en amont qui développeront l’effet tampon permettant de mieux préserver les zones habitées en aval.
Photos et vidéo : Guillaume MEGE, SMA BACAB
Les travaux de restauration du Crachon
En 2019, le SMA BACAB a réalisé une tranche de restauration sur le lit du Crachon, affluent de l’Auge. Ce petit ruisseau avait été identifié comme étant fortement impacté par d’anciens travaux hydrauliques de recalibrage et rectification.
Nous avions identifié plusieurs problèmes sur ce secteur de rivière, à savoir un milieu très homogène (gabarit du lit, écoulements, granulométrie…), un lit trop incisé, des soucis de continuité écologique amont-aval (déversoir en amont du moulin de Chomeau), une population piscicole pratiquement négligeable (observations réalisées par pêches électriques).
Les interventions ont donc concerné 700 mètres de ruisseau, sur lesquels des radiers ont été créés pour réhausser la lame d’eau. Les berges ont aussi été retalutées en pente douce pour recréer des méandres et générer l’apparition d’une ripisylve plus diversifiée. L’ensemble des travaux a permis de redonner au ruisseau des propriétés plus adaptées aux conditions naturelles d’écoulement.
Pour finir, un déversoir placé en amont du moulin de Chomeau avait été identifié comme étant un frein à la continuité écologique, ce qui pouvait expliquer le manque flagrant de faune piscicole. De plus, le bras concerné rejoignait le sauvage à contresens de l’écoulement naturel, ce qui pouvait aussi limiter la connexion vers le Crachon.
De ce fait, le SMA BACAB a mené une action visant à réhausser le niveau du lit en aval du déversoir, afin de le rendre franchissable. Ceci fut couplé avec une déviation du tracé du cours d’eau, pour le connecter de façon plus naturelle au Sauvage.
Cette tranche de travaux a été dimensionnée et conduite par les agents du SMA BACAB, assistés de l’entreprise BERNARD TP qui a assuré la logistique de transport de matériaux et la prestation de pelle mécanique. Quelques actions de plantations assurées par la régie, viendront finaliser ces travaux cet hiver.
Ces travaux ont été financés avec le concours des partenaires financiers suivants :
Les eleves de Melle en visite sur l'Aume
Mardi 15 octobre 2019, les élèves de 1ère et terminale Bac Pro du lycée agricole de Melle ont été accueillis par les services du SMA BACAB, à la maison de l’eau de Saint-Fraigne. Ce fut l’occasion d’aborder le fonctionnement de notre collectivité gestionnaire des milieux aquatiques et d’échanger sur les différents projets menés par le SMA BACAB.
Lors d’une visite sur le terrain, les élèves ont aussi été sensibilisés aux problématiques de notre territoire, comme le manque d’eau récurrent, ses causes et les moyens mis en oeuvre pour espérer un jour retrouver des rivières en bon état.
L’après-midi, au cours d’une sortie de terrain avec le chargé de mission territorial du Conservatoire Régional des Espaces Naturels de Poitou-Charentes, les élèves ont pu découvrir le site du marais de St Fraigne, projet de restauration datant de plus de 20 ans. L’historique du marais a été présentée, ainsi que le travail du CREN : acquisition amiable des parcelles, diagnostic écologique, mise en place d’une gestion environnementale permettant à la fois l’entretien du marais, la préservation de la ressource en eau et une activité agricole adaptée. Enfin, furent évoquées les particularités dans la gestion des parcelles : absence de fertilisants et de pesticides, fauche, pâturage adapté, etc.
Au final, la forte complémentarité des interventions du SMA BACAB et du CREN-PC a permis aux élèves de prendre conscience de l’intérêt majeur des zones humides et de leur gestion.
Des pots d'echappement dans l'Aume
Vendredi 27 septembre 2019, les agents du SMA BACAB se sont chargés de débarrasser le lit de l’Aume d’un dépôt de ferrailles. En effet, prêt de 20 pots d’échappements et autres outils ont été jetés dans la rivière ; la mairie, l’Agence Française pour la Biodiversité et la gendarmerie ont été alertées.
Vidéo : Guillaume MEGE